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Petit saumon remonte l'eau de La Source - Rencontre avec Laurie Fabre

Quand David S., magicien d'Oz de l'agence Com as you are, me confie avec sa tête de punk qu'il défend un premier projet "sublime, poétique et désarmant de beauté", forcément, ça m'intrigue. Parce qu'on n'a pas toujours les mêmes goûts, mais néanmoins le cœur taillé dans le même genre de beurre frais.


La jeune artiste s'appelle Laurie Fabre, et pour le désarmement, ça se passe par ici : https://lauriefabre.bandcamp.com/track/petit-saumon


Je l'ai rencontrée au Léopold Café Presse, pas à cause de la presse mais parce qu'il y fait convivial et doux (et, aussi, parce que leur mousse de lait a la délicieuse consistance d'une Chantilly).


Je m'installe et une mélodie de Laurie me trottine en tête, celle de "Kogorashi", qui évoque en japonais l'air qui apporte le changement de saison, à l'automne. Il n'y a pas de hasard : "C'est la première chanson composée et c'est le jour où j'ai compris qu'il fallait que je retrouve le piano. Les paroles et la mélodie de ce morceau sont nées spontanément, c'était un jour déterminant pour moi."


Jeune Toulousaine de 25 ans, son parcours musical s'est déployé hors pistes, depuis l'adolescence, la menant au piano, à la guitare, à l'harmonica, par le biais d'une approche spontanée et intuitive. Bruxelloise d'adoption depuis quelques années, elle était venue au plat pays pour rencontrer le théâtre et a (re)trouvé la chanson.


"Un matin du mois de mars, j'ai cru que mon cœur allait crever."

Sur le disque, 8 titres dont les mots sont choisis, la parole frontale mais simple. L'univers musical de La Source est intime, feutré. Des textes courts, d'une poésie concrète, évoquent l'absence - sa douleur crue, mais aussi son sommeil, sa rêverie embuée.


Avoir choisi d'intituler "La Source" un disque qui parle de la fin de quelque chose, c'est pour Laurie Fabre une sorte de confidence : "Quand j'ai composé ces chansons, je suis retournée à la source en revenant à mon instrument et à ma voix, et en allant au cœur de quelque chose - quand je fais de la musique, le piano et le chant sont des ciments pour moi."

Dans la vie, elle vibre notamment aux sons de Nina Simone et d'Ed Askew : entre minimalisme et détonation pianistique, on reste dans une alchimie de douceur et frontalité.



Pour autant, la veine intime n'est pas une fin en soi pour l'artiste, qui n'envisage pas la musique par le biais du style mais plutôt comme un cheminement. "J'aimerais continuer à jouer du piano, chanter et m'accompagner, mais j'ai vraiment envie d'explorer d'autres formes avec d'autres musiciens et de pouvoir appliquer différents reliefs au paysage de ma musique (...) Maintenant qu'il existe, je peux me détacher de cet album, je vois bien que c'était un moment et ça ne définit pas un style".


C'est ce "son de l'instant" qu'elle a voulu instiller dans La Source : goutte à goutte, chaque chanson a été enregistrée en une seule prise, pour capturer le moment dans sa globalité, en acceptant l’imperfection et préservant la sensation de proximité, la texture chaleureuse et englobante d'un récit destiné à trouver sa seconde vie dans l'imaginaire de l'auditeur. "Ça me plait d'imaginer que les gens créent leur propre histoire avec ces chansons, personne ne sait de quoi j'ai parlé, ce qui s'est joué précisément, et c'est important pour moi de savoir que d'autres histoires se racontent sur mes textes."


Rendez-vous au King's Field sudio à Etterbeek, le 23 novembre, pour se raconter toutes ces histoires à l'occasion des présentations officielles.

















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