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Francofond, Francoforme

En 2014, le Panikabaret ouvrait son premier micro sur Radio Panik. Sa raison d'être : offrir la parole et les ondes aux artistes francophones injustement méconnus. La même année, alignement des astres, la Biennale de la chanson française devenait le festival Francofaune. Exit le concours. Le champ de bataille devenait un laboratoire de la diversité musicale en français, pour tous ceux qui chérissent aussi bien les mots que les notes.


Photo : Nicolas Landemard


En 2019, bim, le Panikabaret a 5 ans. De maillages en tricotages, il est devenu itinérant, balade sa bonnette dans les rues plutôt qu'en studio. A la rencontre, à la découverte de. Et bim, en 2019, le festival a 5 ans lui aussi. Depuis le début, la programmation oscille entre grands manitous et jeunes padawans, scènes grandiloquentes mais aussi petits salons et fumeux garages. Depuis le début, les invitations fusent et les partenariats débordent puisque les francophones, c'est aussi la Suisse, le Québec, l'Afrique.


Cette année, j'ai pris la semaine et mon temps pour trainer mes baskets un peu partout. Petit topo, brut et sur-brut :


Vendredi à la Maison des musiques, Benjamin Caschera, co-fondateur de La Souterraine, racontait leur système (non) économique, avant une carte blanche d'Antoine Loyer renversante de bouillonnements d'enfance, paroles et rommelpots inclus.


Dimanche au Théâtre 140, des Fleurs du slam se sont exprimées en français (mais pas que). Des connus, des pas connus, des primés et des déprimés sont venus partager sans censure leur prose poésie.


Lundi à la Madeleine, Pierres (l'un des bénéficiaires de l'accompagnement d'artistes organisé en marge du festival) précédait le mirifique Bertrand Belin dans une ambiance bizarre de « On est dans une grande salle mais elle a l'air toute petite ». Les fumigènes étaient enthousiastes et le son était, disons-le, plutôt douteux. J'ai entendu quelqu'un dire que ça sonnait « comme à la fin d'un mariage », et ma foi, c'était vrai. Pas flatteur pour les artistes qui ont offert, cependant, tous les deux, des prestations du plus bel acabit.


Toutes ces soirées étaient réussies, agréables, fréquentées par un public chaque année plus nombreux et éclectique. Mais à force d'écouter de la musique, on devient difficile, ennuyé,... J'ai dû assumer un brin de désabusement, quelque haussement d'épaules, un bâillement intérieur difficilement réprimé. Jusqu'à jeudi, au Brass, où ma robe avait mis ses pois rouges pour écouter Matthias Billard, Les hommes-boites et Nicolas Jules en trio.


Je pourrais vous exprimer tout ça avec des mots mais si vous n'y étiez pas, ce serait vainement rhétorique. Le mieux, c'est encore que vous alliez écouter vous-mêmes, et les découvrir sur scène, encore mieux, car Matthias Billard est un poète extralunaire minimaliste et gracieux ; Carl Roosens (qui se cache dans les Hommes-boites), est une dose parfaite entre dinguerie et retenue, maitrise et lâcher-prise ; Nicolas Jules est un guitariste fabuleux, un cabotin de première élégance, qui nous a amené l'air de rien deux spécimens de la plus fine fleur musicienne, Clément Petit au violoncelle et Roland Bourbon à la batterie.


Et en vous disant ça, je ne vous ai même pas parlé des textes - finesse chez Matthias, phrasé apocalyptique chez Carl, poésie brassenssesque (mais moderne!) chez Nicolas.


Bref, ce soir j'étais bien. J'avais envie de sortir le micro que je n'avais pas emporté, et de croquer tout le monde avec. Flower power et tout le délire d'amour dans mon cœur, juste parce que la musique et les mots s'embrassaient devant un public.


Apparemment donc, 2014 était une année de bon karma pour la chanson française, puisqu'elle a laissé pousser ce festival, et aussi les aspirations d'une Vaninouche qui pense que si quelqu'un doit sauver le monde, ce sera un artiste, un jour. Et on parie combien qu'il chantera, scandera, déclamera dans sa langue maternelle ?


Le festival n'est pas terminé : découvrez la programmation du week-end sur www.francofaune.be et allez-y. Il y a tellement à en dire que ça vous priverait de la découverte, du mouvement, de la rencontre et ça, ce serait vraiment dommage.








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