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Change

Article paru dans le magazine Larsen #51 - Janvier 2023


Elsa de Lacerda – Pierre Solot


Printemps 2020, premier confinement. Elsa de Lacerda est violoniste, Pierre Solot pianiste. Sur fond de discours politiques qui divisent la population en essentiels et non-essentiels, leur métier est questionné. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de Change.


Texte : Vanessa Fantinel


Le confinement ferme les portes mais ouvre les discussions ! Les parents d’Elsa l’ont bercée de chants révolutionnaires à l’âge où d’autres apprennent Frère Jacques. Elle fait alors découvrir à Pierre une vidéo d’archive, une foule emboîtant la voix de Zeca Alfonso sur Grândola, vila morena, un chant devenu l’hymne des commémorations de la Révolution des Œillets. Ce frisson partagé révèle un intérêt commun pour la politique, comprise dans son sens premier : la gestion de la cité. Mais surtout, il fait émerger la conscience que la musique, à diverses époques, a tenu un rôle concret et rassembleur, qu’elle fût un appel à la révolution ou à la résistance.


Confié à l’inspiration de différents compositeurs, le projet des deux interprètes allie ainsi création contemporaine et questionnement historico-politique. Le duo a sélectionné onze mélodies emblématiques, chacune faisant écho à des mouvements ou changements de société. Ces mélodies ont ensuite été distribuées entre dix compositeurs, avec un cahier des charges minimaliste : la formation bien sûr (violon-piano), le respect d’un temps donné (les morceaux n’excèdent pas 7 minutes chacun) et, surtout, la nécessité de faire apparaitre la mélodie (que l’on reconnaîtra clairement ou discrètement selon les arrangements). Cette dernière donnée est très importante, car c’est de la mélodie que viendront la réminiscence et l’envie, la possibilité, de questionner le présent : qu’en est-il de ces combats aujourd’hui ?


Les textes sont absents des créations car « la question de la parole est problématique : on entendra des mots sur le disque, mais prendre en compte tous les textes donnait un caractère trop hybride et explicite. L’absence de voix a du sens dans la logique de réminiscence et pour le chemin que ça oblige à faire ».


Les thématiques explorées brassent volontairement large et abordent des combats pas tout à fait achevés, exposés à la lumière du présent : luttes socialistes, apartheid, révolution chilienne, mais aussi causes LGBT et féministes. « C’était important pour nous d’inclure des compositrices au projet, les femmes étant moins bien représentées dans le métier. » C’est ainsi qu’on trouvera la toute jeune Apolline Jesupret revisitant l’éminence El pueblo unido jamás será vencido, son inspiration côtoyant celle de l’incontournable Jean-Luc Fafchamps avec une relecture de Ain’t Got No, I Got Life de Nina Simone. Un exercice pour lequel il a par ailleurs demandé à Elsa de troquer son violon pour l’alto, afin de s’approcher au plus près du grain de voix dans la chanson originale.


Et ce ne sont pas les seuls grands écarts du disque. Si chaque univers a confronté les interprètes à des défis techniques, le voyage entraînera aussi l’auditeur dans une matière multiple et stimulante. L’hétérogénéité se met ici au service d’un propos rassembleur.


On pourra ainsi, au choix, déambuler dans la diversité du disque ou alors en extraire des morceaux particuliers, pour les savourer au gré de l’envie… ou de la découverte d’un répertoire. La modernité du propos prend aussi corps dans le geste de l’enregistrement. « Quand on joue une musique en concert, ça vit et puis ça disparaît. Faire un disque c’est aller contre l’éphémère, c’est l’idée de fixer quelque chose. Le disque existera comme un jalon dans un parcours musicien mais aussi dans un parcours humain et historico-politique. (…) Je crois aux projets nécessaires. Redécouvrir ces chants montre que la musique est essentielle ».

Sorte d’anti-tabula rasa, voici un disque qui vient remuer les braises de l’engagement et poser un geste de mémoire au creux d’une époque où ils sont aussi souffrants que nécessaires.

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Elsa de Lacerda – Pierre Solot

Change

Cypres






































Présentation du projet en 3700 / 3800 (max.) signes espaces compris + court chapeau de 250 - 300 signes + photo


les citations sont à placer entre guillemets et en italique. On accentue toutes les majuscules (les à, é, è, etc.). Les titres sont placés en italique. Et nous pratiquons l'écriture inclusive (sauf dans les citations).















est à l’origine de Change, le disque qu’ils signent ensemble chez Cyprès et qui sera dévoilé sur support physique le 1er janvier 2023, avant d’être présenté en concert à Flagey, le 27 janvier.







Déclic : il y a des musiques qui ont eu un rôle essentiel, concret, rassembleur

Soit d’appel à la lutte, révolution ou résistance


Point de départ = Réaction à ces mots violents d’essentiel ou pas

Pour Elsa, fille de réfugiée politique portugais, qui a appris des chants révolutionnaires à l’âge où d’autres chantent Frère Jacques, cela avait encore plus de sens.


La politique au sens de « gestion de la cité » est une problématique qui leur est chère à tous les deux. Notions de révolution et de résistance. Assumer sa gauchitude.


Ont eu envie de fouiller cette matière-là

11 mélodies présélectionnées, 10 compositeurs qui ont dû choisir une mélodie, et qui ont reçu carte blanche avec les contraintes d’instruments + temps (4-7 minutes) + mélodie doit poindre dans la musique pour jouer la réminiscence


Idée de la réminiscence : petit stimulus qui nous rappelle quelque chose pour capter l’attention. Se replonger dans l’histoire, qu’en est-il de ces combats aujourd’hui ?


A la fois vivre dans la musique d’aujourd’hui avec des créations et en même temps en allant chercher des mélodies qui ont eu un rôle au-delà de symbolique dans des moments bouleversants de l’histoire.

Thématiques : L’apartheid, la révolution chilienne, LGBT, luttes socialistes, …


Intérêt musical


Importance d’avoir des femmes compositrices et des générations différentes

Parfois la mélodie est très discrète mais l’idée est aussi d’instruire


+ liées à un moment particulier de l’histoire récente àpd 19ème siècle

Rapport à l’histoire : ne pas oublier pour ancrer ses pas au regard des moments de changement qu’ont permis certaines musiques (cf. titre du disque « Change » )


Voyons ça par le prisme de notre regard aujourd’hui

Demande à des compositeurs


Choix des mélodies : Grandola = point de départ + intérêt musical

A partir de là choix de sujets qui semblaient importants de resouligner aujourd’hui

Les luttes du passé qui ne sont pas tout à fait achevées


Compositeurs choisis parce qu’ils aimaient leur musique 10 compositeurs = 10 univers différents où chaque mélodie chaque combat sont caractérisés par le regard et la plume de celui qui a écrit dessus. Amené des défis techniques aussi face à chaque compositeur et son délire (alto pour Fafchamps, rythmiques africaines / impro chez Ledoux et Gurning). Quelque chose de très multiple donc c’est simulant interpelant, ça donne qqch de très hétérogène autour d’un propos rassembleur. L’auditeur pourra ainsi se plonger dans la diversité ou extraire un morceau dans la logique de consommation actuelle. En ceci l’idée du disque se veut aussi très moderne.


JL Fafchamps a fait une contre-proposition : Nina Simone + jouer de l’alto pour retrouver le grain de voix de Nina Simone.


Pourquoi faire un disque ?

Pour laisser une trace.

Je crois au projet nécessaire : raisons fortes

Découverte d’un état de fait : la musique est essentielle.

L’objet qui n’est plus inscrit dans ce rapport-là aujourd’hui s’inscrit avec une ambition historico-politique. Un geste de mémoire (profession du musicien classique !)


Suscité de la création : idée aussi que la musique se fait au regard du passé

Une pièce qui s’appelle Tabula Rasa de manière ironique. Ce projet est plutôt un anti Tabula Rasa. Quand tu joues une musique en concert, ça vit et puis ça disparait. Faire un disque c’est aller contre l’éphémère, l’idée de fixer quelque chose. Le disque existera comme un jalon dans un parcours musicien et un parcours humain et historico-politique.


Ça rend un peu plus physique toutes ces choses-là aussi.


Flagey présentation de l’album


La question de la parole est problématique : on entendra des mots sur le disque, mais ça devenait trop hybride et trop explicite. Finalement dans la réminiscence et dans le chemin que ça oblige à faire, l’absence de voix a du sens.


  • Bella Ciao (Anonyme – Italie) Création de Gwenaël Grisi

  • Asimbonanga (Johnny Clegg – Afrique du Sud) Création de Claude Ledoux

  • Strange Fruit (Billie Holiday – USA) Création de Benoît Mernier

  • Wind of Change (Scorpions – Allemagne) Création de Fabian Fiorini

  • Indépendance Chacha (Grand Kallé) Création de Alexander Gurning

  • El pueblo unido Jamas sera vencido (Quilapayun) Création d’Apolline Jesupret

  • Grândola, vila morena (Zeca Afonso – Portugal) Création de Nathanaël Gouin

  • L’Internationale (Pierre Degeyter) Création de Karol Beffa

  • Apesar de você (Chico Buarque – Brésil) Création d’Harold Noben

  • Ain’t got no, I got life (Nina Simone – USA) Création de Jean-Luc Fafchamps

  • Over the Rainbow (Harold Arlen) Création de Margaret Hermant


ELSA



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